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LES
BLEUS
A
L'ÂME
Le
silence
de
l'atelier
est
un
rempart
contre
un
monde
qui
m'angoisse.
En
ce
lieu,
je
travaille
essentiellement
sur
le
corps.
Seule.
Corps
d'hommes
ou
de
femmes
qui
posent
pour
quelques
esquisses
au
crayon
ou
à
la
sanguine.
Oubliés
quelques
temps
dans
un
coin
d'atelier,
ces
croquis
reprennent
vie
sur
la
toile.
Rituellement,
j'inculque
mes
angoisses
et
ma
lassitude
à
ces
corps
jeunes,
robustes
ou
beaux.
Porteurs
de
ma
vie,
Aline
ou
Olivier
s'estompent
et
disparaissent
peu
à
peu.
Seuls
subsistent
ces
corps
déformés,
torturés
et
le
bonheur
d'avoir
peint.
Broyer
les
couleurs
sur
la
palette,
les
mêler
sur
la
toile.
Le
bras
agresse,
le
corps
se
bat
puis
la
main
s'apaise
et
caresse,
Effleure
enfin
la
toile
gorgée
de
couleurs
englouties
par
les
bleus.
Un
corps
apparaît
dans
la
touffeur
océane,
Survivant. |
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